S’entraîner ou pas quand on est malade ?

29 Sep 2025 | Entraînement

Si tu veux atteindre tes objectifs, chaque séance compte. Mais lorsque tu es malade (il peut s’agir d’un simple rhume, d’une grippe ou d’une infection virale plus complexe…) la question se pose : faut-il continuer à s’entraîner malgré tout ?

De nombreux athlètes craignent de « perdre la forme » ou de « laisser passer leur pic de performance ». Pourtant, persister à s’entraîner en étant malade n’est pas une preuve de discipline…c’est prendre un énorme risque.

Le danger (presque) invisible : entraînement intensif + infection

En effet, lorsque l’on tombe malade, le corps lutte déjà pour éliminer le virus ou la bactérie pathogène. Or, rajouter un entraînement par-dessus c’est comme « tirer sur la corde d’un arc déjà tendu » (bref, tu as compris l’idée !).

Comme tu dois le savoir, le cœur est un muscle. A chaque entraînement tu le sollicites. Ainsi, il devient plus fragile en cas d’infection. En rajoutant une charge intensive, le virus ou la bactérie (en l’occurrence il s’agit souvent de virus) a tendance à rejoindre le muscle cardiaque. Cela peut provoquer des troubles du rythmes cardiaque et parfois même la mort subite !

La relation entre le sport et l’immunité

Comme la majorité d’entre nous le sait : faire du sport modérément et régulièrement semble renforcer le système immunitaire. Mais, à l’inverse, pousser son corps à l’extrême, surtout quand on est malade, crée un état où l’immunité chute brutalement. Résultat : plus de risques d’aggraver un virus ou d’attraper une autre infection ! Chez les athlètes de haut niveau, déjà soumis à des charges colossales, cet état est encore plus large et plus risqué. On peut alors illustrer ce phénomène par un schéma en forme de J (mis en lumière par les travaux de David Nieman et coll.).

Lors d’une activité sédentaire ou faible (à gauche du graphique) : le système immunitaire est peu stimulé, et le risque d’infection est plus élevé, typique d’une vie inactive. Mais si tu es en train de lire ça je doute que tu sois inactif/inactive !

Une personne qui pratique de l’exercice modéré (zone basse du J) : on aperçoit que la ligne représentant le risque de contracter une infection des voies respiratoires supérieures diminue. Cela correspond donc à acquérir une meilleure immunité.

On remarque que lors d’une pratique intensive ou prolongée (à droite, montée du J) : il y a un passage à un risque d’infection normal qu’on finit par dépasser, ce qui accroît les risques d’infection…
Les efforts intenses peuvent ainsi entraîner :
  • Une baisse temporaire des cellules immunitaires (lymphocytes, …),
  • Une diminution des immunoglobulines,
  • Une inflammation accrue, fatigue et stress oxydatif post-effort. C’est ce qui crée une période de vulnérabilité accrue aux infections dans les heures suivant l’effort.
Comment expliquer que les athlètes d’élite ne soient pas toujours malades ? Certaines recherches suggèrent qu’en population d’athlètes professionnels, le modèle pourrait évoluer vers une forme en S couché : ceux-ci auraient développé une meilleure immunorésilience, ce qui modifie légèrement la dynamique du risque d’infection.

Je suis malade : quand dire stop à mon entraînement ?

Il existe une petite astuce pour savoir s’il est judicieux d’aller s’entraîner. Si les symptômes sont au-dessus du cou (nez bouché, gorge qui gratte, éternuements…), une activité légère est généralement envisageable : comme une sortie vélo tranquille, un footing, du yoga, natation calme… Mais si les symptômes sont dans la partie inférieure au cou » (toux productive, douleurs musculaires anormales, fièvre…) : repos total ! Forcer c’est risquer une infection prolongée… ou plus grave !

Et après ces épisodes infectieux, il est important de reprendre progressivement et surveiller son ressenti (ainsi que sa FC qui peut être un bon indicateur !).

Néanmoins, la meilleure chose à faire lorsque l’infection persiste est d’aller voir ton médecin et de te soigner !

Conclusion

Pour un athlète, s’arrêter peut sembler contre-nature. Pourtant, c’est parfois le choix le plus professionnel. Mieux vaut perdre trois jours d’entraînement que trois mois de saison (ou pire, une carrière entière…).

La discipline, ce n’est pas toujours d’enchaîner les séances. C’est aussi de respecter son corps et de lui donner le temps de guérir.

Petit Tips :

  • Maux au-dessus du cou : entraînement léger possible

  • Maux en dessous du cou : REPOS COMPLET (surtout en cas de fièvre pour éviter des complications plus graves !)

Ton corps reste ton meilleur allié pour te faire plaisir et performer : prends soin de lui !

(cette fois c’est une citation signée par la team Slek ;))