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Optimisation des performances : prévenir le surentraînement grâce à un suivi efficace

Dans notre société, où la performance est glorifiée et où le dépassement de soi est devenu une norme, le sportif, qu’il soit amateur ou professionnel, est constamment poussé à aller toujours plus loin, plus fort. Que ce soit pour améliorer un record personnel, répondre à des attentes extérieures ou satisfaire une quête de perfection, l’idée qu’il faut "toujours plus" s’est ancrée dans la culture sportive.


Cependant, cette mentalité de dépassement incessant n’est pas sans risque… Xavier Grenier-Talavéra, triathlète canadien et ancien membre de l'équipe nationale, a partagé son parcours marqué par un syndrome de surentraînement [1]. Il a évoqué les manifestations physiques et psychologiques de cette condition.


 

1.      Qu’est-ce que le surentrainement ?


Surentrainement (n.m) : « Entraînement excessif qui épuise et fait perdre la forme » d’après Larousse [2]


Le corps humain, bien que résilient, a ses limites. Lorsqu’on les franchit sans accorder au corps le temps de récupérer, on entre dans une zone dangereuse : celle du surentraînement. À force de multiplier les séances intensives et de négliger les phases de repos, le surentraînement s’installe insidieusement, impactant non seulement les performances sportives, mais aussi la santé physique et mentale.


Le surentraînement est une condition qui affecte de nombreux sportifs. Et pas besoin d’être un sportif de haut niveau pour être concerné ! En effet, une étude de Morgan et al.(1987 et 1988) [3] a montré qu’environ 2/3 des coureurs de demi-fond et de fond ont souffert ou souffriront au moins une fois de surentraînement au cours de leur carrière.


Ce symptôme résulte d'un déséquilibre entre l'entraînement, la récupération et d'autres facteurs externes. Comprendre ses manifestations, ses origines et les moyens de le prévenir est essentiel pour maintenir une performance optimale et une bonne santé.


Après un effort intense, le corps a besoin de temps pour récupérer et s’adapter (processus appelé surcompensation) afin d'observer une amélioration des performances [SCHEMA 1].

SCHEMA 1 : Modélisation de l'effet d'un entraînement avec une récupération optimale sur l'aptitude d'un sportif en fonction du temps
SCHEMA 1 : Modélisation de l'effet d'un entraînement avec une récupération optimale sur l'aptitude d'un sportif en fonction du temps

Cependant, si les périodes de repos sont insuffisantes ou si l’intensité augmente trop rapidement, la fatigue s’accumule, empêchant l’organisme de se régénérer. Cela entraîne une régression des capacités et peut mener au surentraînement, avec des conséquences négatives sur la santé et les performances [SCHEMA 2].

SCHEMA 2 : Modélisation de l'effet du surentraînement sur l'aptitude d'un sportif en fonction du temps
SCHEMA 2 : Modélisation de l'effet du surentraînement sur l'aptitude d'un sportif en fonction du temps
 

2.      Les symptômes et les facteurs du surentrainement ?


Les signes du surentraînement peuvent être variés et touchent à la fois le physique et le mental. Paradoxalement, les sportifs de haut niveau qui peuvent bénéficier d’un encadrement technique, physiologique et médical au cours de leur pratique, sont moins exposés au surentraînement que les sportifs ambitieux et très motivés mais moins bien encadrés et suivis.


Les symptômes suivants peuvent être observés chez les personnes potentiellement en surentraînement (bien qu'ils puissent aussi être liés à d'autres causes) : une fatigue qui persiste malgré le repos, une diminution des performances physiques, des troubles du sommeil, une fréquence cardiaque élevée au repos, une fragilité face aux infections ou encore des variations d'humeur comme de l'irritabilité ou une perte de motivation. Ces symptômes sont détaillés dans divers articles et thèses scientifiques dont nous vous invitons à lire plus en détail.


Plusieurs facteurs peuvent conduire au surentraînement. Il peut s’agir d’une augmentation de la charge d’entraînement (volume ou intensité) trop élevé sans adaptation progressive, de périodes de récupération trop courtes. Ou encore, il peut s’agir de facteurs externes tels que le travail, les relations personnelles ou d’autres obligations qui peuvent conduire à l’épuisement. En outre, une alimentation qui ne soutient pas les besoins énergétiques nécessaires peut amener à un syndrome du surentrainement comme expliqué dans le mémoire « Analyse des pratiques sportives et évaluation rétrospective de l'incidence des principaux symptômes associés au syndrome du RED-S (déficit énergétique relatif au sport) chez une population de coureur » par Dr. STAVAUX Edouard [5] (à lire !).


 

3.      Comment éviter le surentrainement ?


Lors d’entraînements intensifs, l’évaluation des modifications de l’humeur, associée aux mesures des différents marqueurs physiologiques (fréquence cardiaque, glycogène musculaire, testostérone...), a été un indicateur largement utilisé pour apprécier les effets des charges d’entraînement sur la psychologie du sportif [6].


L'INSEP souligne l'importance de surveiller la charge d'entraînement et de reconnaître les signes précurseurs du surentraînement [7]. Pour éviter cette surcompensation, il est recommandé de planifier des périodes de repos régulières : intégrer des jours de repos et des semaines de récupération dans le programme d'entraînement. De plus, maintenir une alimentation équilibrée est indispensable : assurer un apport suffisant en nutriments pour soutenir l'effort physique et la récupération. 


Mais le plus signifiant serait de savoir écouter son corps : être attentif aux signaux de fatigue et adapter l'entraînement en conséquence !


 

Il est important de noter que les informations présentées ici sont issues de différentes sources, mais elles méritent d’être analysées dans leur contexte. Chaque étude ou témoignage reflète une réalité spécifique, et il peut exister des nuances ou des limites qui ne sont pas pleinement développées dans cet article. Nous vous encourageons à consulter les travaux et les publications originales pour approfondir votre compréhension et confirmer votre intérêt sur ce sujet.


 

QUELQUES REFERENCES :


[1]       « SURENTRAÎNEMENT, BURNOUT ET DÉPRESSION », ROMAIN GARCIN. Consulté le: 23 janvier 2025. [En ligne]. Disponible sur: https://garcinromain.com/surentrainement-burnout-et-depression/

[2]       É. Larousse, « Définitions : surentraînement - Dictionnaire de français Larousse ». Consulté le: 23 janvier 2025. [En ligne]. Disponible sur: https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/surentra%C3%AEnement/75670

[3]       G. Cazorla, « Université Victor Segalen Bordeaux 2 : Laboratoire Evaluation Sport Santé. ».

[4]       « Cyclisme : Quel est l‘intérêt de la coupure ? », Lepape-Info. Consulté le: 23 janvier 2025. [En ligne]. Disponible sur: https://www.lepape-info.com/entrainement/entrainement-cyclisme/quel-est-linteret-de-la-coupure/

[5]       « Memoire-RED-S-Dr-STAVAUX.pdf ». Consulté le: 23 janvier 2025. [En ligne]. Disponible sur: https://surentrainement.fr/wp-content/uploads/2023/10/Memoire-RED-S-Dr-STAVAUX.pdf

[7]       P. Fleurance, « Comment analyser le syndrome de surentraînement pour en prédire l’apparition ? », présenté à Congrès international de la Société française de psychologie du sport, juill. 2000. Consulté le: 23 janvier 2025. [En ligne]. Disponible sur: https://insep.hal.science/hal-02492729

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